
Pour la 2ème année consécutive, la “Génération French Tech” a son guide pédagogique ! L’ouvrage collaboratif, initié par SNCF développement, présente, par thème, les 1000 startups qui feront l’économie de demain. Une publication à laquelle ont participé de nombreux partenaires clés de l’écosystème, dont Sébastien Bourguignon, Principal & Lead Digital Influencer chez Margo, qui a contribué au contenu en tant qu’expert sur la Blockchain et les ICOs. Découvrez ci-dessous son article ICO, financez-vous en cryptomonnaies grâce à la blockchain !
Téléchargez la 2e édition de Génération French Tech, le guide des startups françaises remarquables.
S’il y a bien une tendance forte depuis plusieurs mois dans le monde de la tech, à côté de celle de l’intelligence artificielle, c’est celle la blockchain. Annoncée comme une nouvelle révolution technologique, aussi importante que celle que nous avons vécu dans les années 70 avec la création de TCP/IP et l’avènement d’Internet, elle permettrait d’uberiser Uber, le comble du comble ! Selon The Economist, des mécanismes basés sur la cryptographie, la décentralisation, la distribution et la transparence font d’elle une machine créatrice de confiance. Une nouvelle opportunité s’offre aux startups, celle de pouvoir lever des fonds en cryptomonnaies au travers d’une ICO (Initial Coin Offering), quand le projet y est éligible.
Qu’est-ce qu’une ICO ?
L’ICO est au monde de la blockchain ce que l’IPO est au monde de la bourse : un moyen de lever des fonds pour une startup en faisant appel au public. On la compare souvent à une nouvelle forme de crowdfunding dont la contrepartie est ce qu’on appelle un token émis par l’entreprise, et dont le fonctionnement dépendra des ambitions du projet. Il existe trois types de tokens :
- L’utility qui permet à terme d’acheter tout ou partie du service qui sera délivré
- Le security qui est proche du titre financier comme l’action ou l’obligation, avec par exemple un droit de regard sur le fonctionnement de l’entreprise, voire même un droit à dividendes
- Le cryptocurrency qui est en fait une nouvelle cryptomonnaie, comme le bitcoin peut l’être, mais dont les propriétés sont souvent en rupture par rapport à ce qui existe déjà.
Comment cela fonctionne ?
La startup doit avant tout disposer d’un projet dans lequel la blockchain est présente, avoir une idée précise du type de token qu’elle souhaite émettre et du business model associé. Les enjeux sont élevés car dans le monde de la blockchain, les business models se décentralisent avec un impact potentiel sur l’existence même de l’entreprise. Par ailleurs,, un white paper doit être rédigé, regroupant tous les aspects techniques : la roadmap, l’équipe, le business plan, l’utilisation des fonds, leur répartition entre les parties prenantes, tout doit y être décrit. Ensuite, une équipe de spécialistes, des «advisors», sera là pour apporter son expertise et faire la promotion du projet avec l’équipe dirigeante.
Enfin, un travail de fond sur le marketing et la communication à l’international est nécessaire, que ce soit sur les médias traditionnels ou online.
Le plus gros avantage d'une ICO est qu'il n'y a aucune dilution du capital pour les actionnaires actuels, et aucun impact sur la gouvernance de l'entreprise.
Pour quels avantages ?
L’entreprise qui lève des fonds sur ce modèle n’a besoin de rendre de compte à personne, du moins pas pour le moment. Mais le plus gros avantage est qu’il n’y a aucune dilution du capital pour les actionnaires actuels, et aucun impact sur la gouvernance de l’entreprise.
Parmi les succès français, citons Beyond the Void, une startup lyonnaise qui a levé fin 2016 plus de 300 000 euros. Début 2017, iExec a levé 10 000 bitcoins en 3 heures, soit 12,5 millions de dollars au cours de l’époque. Plus récemment, les clermontois de DomRaider ont quant à eux levé plus de 35 millions d’euros. Plusieurs ICO françaises sont en cours de levée au premier semestre 2018, comme NaPoleonX ou Peculium, et des dizaines sont à venir.
Attention aux (hauts) risques !
Attention, une opération comme celle-ci est hautement risquée. Ainsi, sans cadre juridique, fiscal et règlementaire, à tout moment l’opération peut devenir illégale ou poser des problèmes à la banque pour rapatrier les fonds levés. Par ailleurs, le haut niveau de volatilité des fonds levés ne garantit en rien le montant final de l’opération.
Ainsi, fin 2017 le bitcoin est passé de 20 000 $ à moins de 10 000 $ dans la même semaine, imaginez l’impact que cela peut avoir sur les capacités d’une entreprise à délivrer son projet quand les fonds levés ne valent plus que la moitié de ce qu’ils valaient à la fin de l’ICO !
Ces opérations nécessitent donc un bon accompagnement : choisir un bon partenaire sur qui s’appuyer pour couvrir les aspects juridiques et fiscaux, techniques, marketing, ou même pour trouver et cibler les investisseurs intéressants, voici un vrai facteur-clé de succès.